Dépistage de base

Les antécédents médicaux doivent être évalués pour déterminer l'âge gestationnel, évaluer les contre-indications et identifier les précautions supplémentaires. Les antécédents fournissent également une base de référence pour le suivi et aident à déterminer les options de contraception appropriées et si des tests supplémentaires sont nécessaires[6].

Les signes vitaux de base et l’examen pelvien devraient être effectués en fonction des antécédents. Les pratiques peuvent varier[6].

Détermination de l’âge gestationnel

Un test urinaire positif à la bêta-gonadotrophine chorionique humaine (βhCG) est suffisamment sensible pour confirmer une grossesse[6].

Échographie: L'échographie est la mesure la plus précise de l'âge gestationnel (AG), mais ne constitue pas une exigence de routine, sauf si la personne n'est pas certaine de la date de ses dernières menstruations (DDM) (ou s'il existe des symptômes et des facteurs de risque de grossesse ectopique, comme expliqué, ci-dessous). Il est recommandé de choisir une clinique d'échographie dont le personnel offre des échographies sans jugement[6].

Antécédents médicaux: Si la personne est certaine de la date de ses dernières menstruations (DDM) et si elle a eu des menstruations régulières sans utilisation récente de contraception hormonale, l'estimation de l'AG en fonction de sa date serait étroitement corrélée aux résultats de l'échographie[6].

Examen gynécologique: Au premier trimestre, la détermination de l'AG par un examen bimanuel a été démontrée comme précise à deux semaines près de l'AG déterminée par échographie; cependant, la précision varie en fonction de l’expérience du technicien, de la quantité de tissu adipeux et de la présence de fibromes[6].

Test βhCG: Le taux de βhCG augmente de manière linéaire au cours des 6 premières semaines de grossesse mais varie fortement par la suite et limite son utilité pour la datation[6].

Grossesse ectopique

La grossesse ectopique (GE) est rare. Elle survient dans 1 ou 2 grossesses sur 100 dans la population générale et le taux est systématiquement plus faible chez les personnes qui ont reours à l’avortement. Il est recommandé de prescrire une échographie aux personnes qui présentent des facteurs de risque, des signes ou des symptômes de GE.[6].

Les principaux facteurs de risque, signes et symptômes de la GE comprennent[6]:

  • Grossesse ectopique (GE) antérieure.
  • Dispositif intra-utérin (DIU) en place.
  • Recours à des techniques de procréation assistée.
  • Chirurgie antérieure des trompes de Fallope telle que ligature des trompes.
  • Antécédents de salpingite ou de maladie inflammatoire pelvienne.
  • Symptômes de douleurs abdominales et de saignements vaginaux.

Les grossesses multiples ne constituent pas une contre-indication à l’avortement par médicaments (AM), cependant la présence d’une grossesse multiple doit être communiquée à la personne si elle accepte d'obtenir des informations sur la grossesse[6].

Les avortements manqués et incomplets doivent également être divulgués aux personnes si elles acceptent d'obtenir des informations échographiques et doivent être gérés soit par AM, soit par avortement par instruments[6].

En cas de grossesse môlaire, une consultation, une analyse histologique des produits de conception et une surveillance des niveaux de βhCG sont essentiels avant l’avortement par instruments. L'AM n'est pas appropriée.[6].

Grossesse de localisation indéterminée

Les personnes qui ont une grossesse de localisation indéterminée (GLI) et demandent un avortement par médicaments (AM) doivent bénéficier d’un avortement sans délai, à condition qu'elles ne présentent aucun symptôme clinique de grossesse ectopique (GE). L’incapacité d’identifier une grossesse intra-utérine ne devrait pas retarder l’AM[6].

Si le taux de βhCG sérique est > 2000 UI/L et qu'aucun sac gestationnel intra-utérin n'est visualisé à l'échographie[6]:

  • Une évaluation plus approfondie est nécessaire.

En l'absence de facteurs de risque de GE, si le taux de βhCG est ≤ 2 000 UI/L ou si un sac gestationnel probable est présent sans vésicule vitelline ni pôle fœtal[6]:

  • Les personnes peuvent recevoir un AM.
  • Lorsque ces personnes reçoivent un AM, elles doivent être informées des risques et des symptômes de GE, ainsi que la personne à contacter en cas d'urgence.
  • Un suivi de la βhCG dans les 7 jours est recommandée en cas de GLI. Une réduction de 50 % est attendue 3 jours après l'administration de MIFÉ (ou 24 à 48 heures après le MISO) ou de 80 % entre 7 et 14 jours après l'administration de MIFÉ / MISO; sinon, la possibilité d’une GE doit être éliminée.

Dépistage du statut Rh

Les lignes directrices sur le dépistage du Rh ont été mises à jour.

Selon les lignes directrices de la SOGC sur la prévention de l’allo-immunisation RhD publiées en 2024, l’administration de 300 μg d’immunoglobuline Rho(D) est suggérée aux personnes Rh D-négatives non sensibilisées qui ont subi une menace d’avortement, un avortement spontané ou provoqué après 12 semaines de gestation.

Auparavant, en 2022, la Society of Family Planning et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont également recommandé de suspendre le test et l'administration du Rh avant 12 semaines de gestation pour les personnes subissant un avortement par médicaments (AM), un avortement spontané ou un avortement par aspiration utérine[8,20].

Anémie, ITSS et autres

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